Temple_t.jpgPlusieurs articles que j'avais compilés pour la rédaction de l'article sur le Temple de l'Amitié signalent son origine maçonnique. De réputation médiocre, le « Guide du Paris Maçonnique » de Raphaël Aurillac (1998) le désigne sans ambages comme franc-maçon, mais, paraît-il, il procède de même avec « tout ce qui porte un triangle ».

Réflexion faite, le doute est en effet permis car force est de constater qu'aucun symbole maçonnique n'apparaît sur le temple. Une spécialiste du Grand Orient de France me l'a confirmé au premier coup d'oeil. Or, il est difficile de croire qu’un Franc-Maçon ait édifié le temple sans y mettre le moindre signe : il avait pourtant l’occasion dans le nombre de marches, le nombre de colonnes, la forme du triangle, la décoration. Rien de rien, à part, éventuellement, le DLV s’il signifie 555 en chiffres romains.

Cela dit et par ailleurs, un ouvrage de référence indique qu’il a existé à Paris une loge « L’Amitié » créée en 1773 et active au début du XIXe siècle à l'époque où le temple aurait été construit. Je me suis précipité au département des manuscrits de la Bibilothèque nationale (rue de Richelieu) pour consulter les archives de cette loge. Aucun nom connu n’y apparaît, et pas de Delamarche, de Doucet ni de Maupéou, propriétaires du site à cette époque.

Comme la seule existence de la loge n'est pas probante, il semble que nous pouvons mettre l'origine maçonnique du temple au rang des légendes qui entourent ce si charmant monument ! La raison de sa construction serait plus surement à rechercher du côté de la mode romantique : notre temple de l'Amitié ne serait en fait qu'un des rares survivants de ce qui était relativement courant il y a 200 ans.