25, rue Visconti

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Histoire

Adresses de la parcelle : 32 rue Jacob / 21 rue Bonaparte / 25 rue Visconti

Cette maison est bâtie sur la parcelle du petit Pré-aux-Clercs, donc sous la juridiction de l'Université (par opposition à la juridiction de l'abbaye Saint-Germain).

La parcelle, qui "coiffe" le pâté de mainson sud, donnait à la fois sur la rue Jacob, la rue Bonaparte (entrée principale) et la rue Visconti.

En 1552 cette parcelle plus celle du 23, rue Visconti/30 rue Jacob fut laissée à l'état de terrain vague par Pierre Le Clerc lorsqu'il dû rétrocéder l'ensemble du Pré-aux-Clercs à l'Université (il avait eu le temps de lotir le reste). Cette portion de terrain ne fut accencée qu'en 1565. Le 21 février de cette année, Alexandre Papin (ou Sapin), écuyer et seigneur de Beaulieu, en fit l'acquisition, à charge d'y bâtir avant cinq ans, et moyennan 9 sols parisis de cens et 12 livres de rente annuelle. Dans l'acte dressé à cette occasion, il est dit que « ladictc place de terre est à prendre du costé des fossez de l'abbaye Saint-Germain des Prez (la rue Jacob), depuis la maison appartenant aux héritiers feu Jean Bigaut (maison du 21 rue Visconti-28 rue Jacob), jusques à la première borne faisant séparation du grand et du petit Pré aux Clercs, le chemin entre deux, mise (la borne) et assize sur lesdits fossez, du consentement de ladicle Université, suivant l'arrest de la cour du parlement, et tirant audîct grand Pré, faisant séparatiou de ladicte place et du champ tendant desdicts fossez à la rivière de Seyne (rue Bonaparte), d'autre costé à la rue des Marais, depuis le coing du jardin desdicts héritiers Bigaut jusques audict grand champ qui faict séparation desdicts deux prés. »

Si Papin paya ses cens, 11 ne paraît pas qu'il observa de même la clause relative aux constructions à faire, car lorsqu'il revendit son terrain, le 5 février 1584, à Christophe Le Mercier, maître maçon, il était encore vide ; et le nouveau preneur dut s'engager à y bâtir réellement dans l'année. 11 le fit effectivement, mais seulement sur la moitié orientale de sa propriété (aujourd'hui parcelle du 23 rue Visconti/30 rue Jacob).

L'autre moitié, celle qui faisait le coin de la rue des Marais, en même temps que de la rue du Colombier, et forme maintenant le n° 32 de la rue Jacob, fut cédée par lui le 11 novembre 1584, à Baptiste Androuet Du Cerceau, « architecte du roy » Henri III. Celui-ci y éleva aussi une maison, c'est celle que Lestoile dit avoir été « bastie avec grand artifice et plaisir. » La construction qui la remplace aujourd'hui est toute moderne, et rien n'y rappelle la résidence artistique dont elle a été précédée, et sur laquelle on ne possède aucun détail. On peut croire qu'en choisissant, pour y fixer sa demeure, ce petit Pré-aux-Clercs, que Théodore de Bèze appelle la petite Genève, Baptiste Androuet ne fut pas conduit uniquement par l'espoir d'y avoir de ses corelégionnaires pour voisins, mais qu'il y fut également décidé par la proximité du Pont-Neuf, dont il dirigeait les travaux. Situé alors hors des murs de la ville, le petit Pré aux Clercs devait être d'ailleurs un séjour favorable aux méditations d'un artiste.

Baptiste Androuet du Cerceau étant protestant, il préféra quitter ses biens (dont la maison en question) et le roi "plutôt que de retourner à la messe". Saccagée après le départ de Baptiste, elle le fut probablement de nouveau et plus complètement, en même temps que les autres maisons du voisinage, lors du siège de Paris, et ce dut être dans un triste état qu'il la retrouva après la reddition de Paris, en 1594.

A la date du 23 mars 1602, la veuve de Baptiste Androuet, Marie Raguidier, vendît la maison à Jacques Androuet alors contrôleur des bâtîments de la couronne. Après la mort de celui-ci, sa femme, Marie de Malaper, continua à en jouir jusqu'à ce qu'elle rejoignît au tombeau son premier époux, et la laissa en héritage à sa fille Marie Androuet. Cette dernière l'apporta en dot à son mari Elye Bédé, il étaît lui-même, par un assez singulier hasard, propriétaire, avec son frère, de la maison voisine, vers l'ouest. Cette maison avait été acquise le 11 juillet 1602 par Jean Bédé, leur père, d'Antoinette Delaistre, veuve de ce Christophe Mercier auquel Baptiste avait, en 1581, acheté la moitié de son terrain.

L'Hôtel qui existe aujourd'hui fut construit vers 1760 pour le maître des requêtes Prevost de Saint-Cyr. Ensemble de bâtiments de deux étages et combles agencés autour d’une cour pavée sur la rue Bonaparte, fermée par un grand portail. Les piles en pierre du portail sont ornées d'urnes décoratives. Fenêtres en plein cintre à rez-de-chaussée, appuis de fenêtre en fer forgé de la seconde moitié du XVIIIème siècle conservés. L'ensemble annonce le mouvement néo-classique en vogue sous Louis XVI et jusqu'au premier quart du XIXème siècle.

En 1819, le propriétaire du rez-de-chaussée est Mr Boulard (sommiers fonciers de la des Archives de la Ville de Paris).

Galerie


Une entrée de service du 25, rue Visconti.


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