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Paul Delaroche et la rue Visconti


Le peintre d'histoire Paul Delaroche a vécu et travaillé au 19, rue Visconti de 1827 à 1835 en même temps que son ami Eugène Lami.

Paul Delaroche naît le 17 juillet 1797 à Paris. Il entre à l'Ecole des Beaux-Arts en 1816 dans l'atelier de Louis-Etienne Watelet. Le peintre restera vivre dans le quartier : rue Bonaparte de 1822 à 1824, rue de Seine ensuite jusqu'en 1827 puis rue des Marais Saint-Germain (actuelle rue Visconti), puis l'Institut. Il meurt le 3 novembre 1856 rue de la Tour-des-Dames à Paris.


Portraits de Paul Delaroche (de gauche à droite : par Kietz, non daté ; autoportrait de 1844 ; 1845),
d'après Paul Delaroche, Un peintre dans l'histoire, 2000.


Paul Delaroche a été un artiste majeur de la première moitié du XIXe siècle. Il s'était taillé une solide réputation et avait été couvert d'éloges dès 1824 pour sa Jeanne D'arc. Avec des oeuvres majeures comme la Mort d'Elisabeth (1827) ou Cromwell (1831), le peintre avait élaboré et consolidé un type de peinture historique grandiose qui avait abouti à l'émergence d'un genre complètement nouveau : le genre historique. Il a aussi jouit de reconnaissance plus officielle : il obtient la légion d'honneur en 1828, est élu comme membre de l'Académie des Beaux-Arts à l'Instutut alors qu'il n'a que 35 ans, puis professeur à l'Ecole des Beaux-Arts en 1833.


La Mort d'Elisabeth (1828 à gauche) et La Jeune Martyre (1855) à droite, d'après Paul Delaroche, Un peintre dans l'histoire, 2000.

Un tournant dans sa carrière date de 1835 lorsque la prestigieuse commande qui lui avait été passé pour une fresque dans la toute nouvelle eglise de la Madeleine est redéfinie et réduite au profit d'un autre artiste. Delaroche se retira alors complètement du projet et en nourrit une durable et triste amertume. Il continue cependant à travailler avec succès, et réalise en particulier la décoration de l'hémicycle de l'école des Beaux-Arts qui vient d'être construite rue Bonaparte à la place du musée des Monuments Français. Ses ambitions sont une nouvelle fois contrariées lorsqu'on lui refuse le poste de directeur de l'Académie de France à Rome.


Une partie de la fresque de l'hémicycle des Beaux-Arts peinte par Paul Delaroche en 1838,
d'après Paul Delaroche, Un peintre dans l'histoire, 2000.


Paul Delaroche a connu le succès de bonne heure et quelques revers, mais n'en est pas moins resté très prolifique et ne cessa jamais de peindre. A sa mort, l'ecole des Beaux-Arts lui consacra une exposition rétrospective dont l'ampleur était telle qu'on peut la considérer comme une première dans le sens où on l'entend aujourd'hui. Elle bénéficia du soutient des artistes français les plus éminents dont Ingres et Delacroix, qui fréquentèrent eux aussi la rue Visconti.


De gauche à droite : Portrait du Comte James-Alexandre de Pourtzalès-Gogier en 1846 ; Le Général Bonaparte franchissant les Alpes en 1846 ; Napoléon à Saint-Hélène en 1852, d'après Paul Delaroche, Un peintre dans l'histoire, 2000.



Baptiste Essevaz-Roulet,
d'après Paul Delaroche, Un peintre dans l'histoire, 2000.
(courriel : b.essevaz-roulet@ruevisconti.com)