Hier lundi, je me suis rendu pour la nième fois (20 ? 30 fois ?) la BHVP pour consulter deux ouvrages du XVIIIe siecle afin de completer l'article que je suis en train de rédiger sur les transformations auxquelles le quartier a échappé (c'est en fait la quatrième version de la page "On l'a échappé belle"). Le premier est un livre de Poncet de la Grave qui décrit les "embellissemens" qu'il imaginait pour la capitale. Le second est un ouvrage dont j'avais demandé la reproduction partielle a la BnF. Je venais de recevoir leur devis qui s'élevait plus de 100 euros... Je me suis dit qu'il était peut-etre plus simple de le faire moi-même, si la BHVP l'avait, bien sûr.

J'étais deja venu vendredi dernier, mais j'étais tombé sur la braderie de la librairie de la BHVP, la salle de lecture etait donc fermée. J'en avais profité pour acheter quelques ouvrages intéressants. Hier, donc, j'ai relevé les cotes des deux ouvrages, ai rempli chacun des deux volets des petites fiches vertes que j'ai soigneusement deposé dans le bac prévu a cet effet. Je suis ensuite allé attendre à ma place que les magasiniers me les apportent.

Or, et c'est la tout le charme de la BHVP, les magasiniers ne sont vraiment pas commodes, et les qualifier de rigides serait un euphemisme (j'avais raconté dans un billet précédent un incident au cours duquel une étudiante avait fondu en larme a cause de l'un d'eux). Ainsi, au bout d'environ 25 minutes, un magasinier est venu me déposer (me lancer ?) mes fiches sur ma table... Pas un regard, pas une explication. Sur une fiche, était note au feutre "format ?" et l'autre "fiche incomplète". Bon.

Je suis allé voir directement le conservateur responsable de la salle de lecture à ce moment (ils tournent environ toutes les deux heures) pour lui demander ce qui n'allait pas avec mes fiches. Pour la première, on n'indique jamais, en principe, le format, mais aujourd'hui, c'était visiblement très important pour le magasinier, et il m'a fallu retourner consulter le fichier pour completer. Quant à la seconde, il manquait en effet la cote sur le second volet du bulletin. Faute ! Croyez-vous que le magasinier aurait pu prendre son stylo feutre et completer la fiche ? Certes non ! Il a préféré marquer "fiche incomplète" ce qui contient plus de lettres que la cote ellemême, puis me rapporter la fiche à ma table.

Mais le plus incroyable, c'est que les conservateurs savent ! Ils redoutent les réactions de l'équipe de magasiniers et les ménagent, ou évitent au maximum tout ce qui pourrait les contredire ou les contrarier. Celui qui m'a conseillé m'a proposé d'aller chercher lui-meme les deux ouvrages pour éviter de me faire patienter une demi-heure de plus... Sans la gentillesse de ses conservateurs, la BHVP serait infréquentable.

Merci donc à ce monsieur qui m'a facilité la vie (et pas qu'à moi, il l'a fait pour plusieurs autres lecteurs...) et m'a permis de consulter les richissimes collections de cette extraordinaire bibliothèque.